Visite émouvante au Mont-Valérien


Ce dimanche matin, j’ai décidé de me rendre à la Forteresse du Mont-Valérien, à cheval sur les communes de Rueil-Malmaison, Suresnes et Nanterre et surplombant La Défense et Paris. Bien qu’habitant tout près, je n’avais jamais encore franchi les portes de ce mémorial, m’en souvenant seulement chaque année, lorsque Emmanuel Macron vient commémorer l’Appel du 18 Juin du Général de Gaulle. C’est désormais chose faite et cette visite historique, bien qu’émouvante, m’a beaucoup plu.

Le Mont-Valérien, une Histoire insolite

Saviez-vous que bien avant de devenir le Mémorial de la France Combattante, toute la colline faisant aujourd’hui partie du parc départemental du Mont Valérien était un lieu de pèlerinage au Moyen Âge ? La légende raconte que Sainte Geneviève (patronne de Paris) y faisait paître ses moutons. Quant à l’origine du nom, « Mons Valerianus » pourrait signifier « position militaire » ou bien désigner une « villa gallo-romaine ». Comme la Butte Montmartre, le Mont Valerien est devenu un lieu de pèlerinage peuplé d’ermites.  Celui-ci connu une grande popularité grâce au cardinal Richelieu… (qui avait son château à Rueil, mais ça c’est une autre histoire !). Après la Révolution Française, le Mont-Valérien va peu à peu prendre une fonction militaire. Notre guide nous explique que la plupart des fortifications autour de Paris sont situées à l’Est, par peur des invasions, mais qu’à l’Ouest, la Seine faisait déjà office de rempart pour défendre la capitale.

Chapelle du Mont-Valérien
Chapelle du Mont-Valérien

Pourquoi le Mont-Valérien est-il associé à la Résistance Française ?

Avant cette visite guidée, je me demandais pourquoi la cérémonie de l’appel du 18 Juin du général de Gaulle était commémorée ici ou pourquoi ce lieu était associé à la Résistance Française. En vérité, c’est l’histoire de plus d’un millier de personnes, aussi bien françaises qu’étrangères, parfois résistantes ou simplement otages, qui furent emmenées par camions entier au Mont Valérien. Je pensais voir des cellules, mais en réalité, les prisonniers passaient y passaient très peu de temps. On les faisait passer par une chapelle pourvue de barreaux, avant d’être fusillés parfois par dizaines au centre du Mont Valérien, dans un endroit appelé « la clairière ». Le silence du lieu et les graffitis des condamnés que l’on peut encore voir sur les murs sont vraiment émouvants. Une personne en visite avec moi, se rappelait distinctement voir passer ces camions sous ses fenêtres. Elle me confia que de revenir ici des années plus tard lui avait permis d’exorciser ce souvenir marquant de son enfance. Comme elle, je suis ressorti non pas triste, mais finalement plein d’espoir, celui voulu sans doute par le Général de Gaulle :

« La flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre »

Le Mont Valérien nous rappelle que même si on est tous très différents nous pouvons parfois nous unir pour résister face à l’adversité. Même s’il est méconnu, le Mont Valérien est un lieu de mémoire que j’ai trouvé aussi intéressant que les plages du débarquement (beaucoup moins loin de Paris, mais la mer en moins !).

A ne pas manquer


Le Mont-Valérien

Le Mont-Valérien est l'un des hauts lieux de la mémoire nationale.